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A l’aube du XIIème siècle, en Limousin d’abord, puis dans tout le sud de la France, là où on disait « oc » pour « oui », naquit la première littérature moderne qui fit suite à celle de l’empire romain, et en réaction contre celle-ci. Ces poètes et grands intellectuels, les trobadors, connurent un immense succès à travers toute l’Europe. Grands seigneurs ou simples roturiers, leurs valeurs et leurs poésies ont profondément influencé la société occitane : convivéncia (le fameux « vivre ensemble » dont on parle tant en début de XXIème siècle), larguesa (la générosité), AMOR (inutile de traduire), paratge (égalité par le mérite et la noblesse de coeur), mais encore mesura (sens de la retenue) en sont les plus connues. Qui étaient ils, que savons nous de leurs vies et de leurs écrits, c’est à découvrir dans les salles du château vieux de Bruniquel, un retour aux sources, en quelque sorte ! Du 10 au 21 juin. Le château est ouvert de 10 heures à 18 heures tous les jours. Contact 05 63 67 27 67.

Las ARTS DEL TROBAR (L’art de l’invention poétique) Lo CIRDÒC Centre Inter-Régional de Développement de l’Occitan, présente, en collaboration avec le groupe Troubadours Art Ensemble, un voyage sur les chemins du TROBAR. A l’aube du XIIème siècle, en Limousin d’abord puis très rapidement dans toutes les autres régions de l’actuelle Occitanie, naquit la première littérature moderne qui fit suite à celle de l’empire romain. Ce fut le TROBAR et les TROBADORS qui connurent alors un immense succès. Le retentissement de leur poésie chantée influença l’Europe entière. Les troubadours chantaient la fin’amor (que l’on traduit habituellement par « amour courtois » en français) dans de magnifiques poèmes tressés d’une savante alchimie de mots et de sons. C’est ce travail sur les mots, les rimes et le son que l’on appela Lo TROBAR. Ces poètes-musiciens enchantèrent l’Europe et remirent en question les relations amoureuses entre hommes et femme. Il y eut parmi eux de grands seigneurs mais également de simples roturiers ou même des artisans qui devinrent extrêmement célèbres à leur époque. Ils ont animé plus de deux cents ans de vie littéraire et intellectuelle au Moyen-Âge. Leur art est encore enseigné aujourd’hui dans toutes les grandes Universités du monde. Ils ont inventé des valeurs qui ont très profondément marqué la société occitane. Convivivéncia (le fameux « vivre ensemble » sont on parle tant en début de XXIème siècle), larguesa (la générosité), AMOR (inutile de traduire), paratge (égalité par le mérite et la noblesse de coeur), mais encore mesura (sens de la retenue) en sont les plus connues. Au XIème siècle, tandis que la chanson de geste, où dominent les thèmes guerriers et qui s’écrit en latin, se développe partout en Europe, dans les pays de langue d’oc (où l’on dit oui de la sorte), s’épanouit une civilisation très raffinée et remarquablement libre d’esprit. C’est dans ce creuset (ou biotope) que l’inspiration lyrique confère une dignité nouvelle au thème de l’amour humain qu’elle transforme complètement : l’amant se présente en soupirant, se proclame le vassal de sa dame et fait de l’amour le but de sa vie. Il est à noter que cette poésie est a-religieuse et que Dieu n’y trouve pas sa place. Prémices de la laïcité ? Né en terre occitane, très certainement en Limousin, ce genre nouveau, que l’on appellera la poésie des troubadours parce qu’elle s’adresse à un public qui vient écouter le chant du poète qui a su « trouver » (inventer) les mots les plus justes s’écrit en langue « romane » que l’on dira un peu plus tard occitane. Cette nouvelle poésie tourne le dos au latin d’église et au catéchisme. Elle se propage très rapidement et très loin de son lieu d’origine, non seulement dans toute la partie occitane de la France actuelle, mais également en Italie, en Espagne et au Portugal. Elle domine la production littéraire européenne jusqu’à la fin du XIIIème. En effet, après cinquante ans de guerre et de dévastations des pays occitans par la croisade contre les albigeois, complétés par plus de 100 ans de répression religieuse, le TROBAR est déraciné de son terreau, la liberté de penser est remplacée par la rigueur froide de l’inquisition qui a été inventée en 1234 contre les occitans. La « Canso » (chanson de la croisade en français) raconte en 10 000 vers le début de ce siècle tragique. Deux auteurs l’ont écrit successivement. Le religieux aragonais Guilhèm de Tudèla, partisan du Pape, et un anomyme excellent poète, partisan, lui, des occitans qui racontent cette guerre totale, et, en ce qui concerne l’anonyme, exalte la résistance de Toulouse contre « l’orgueil de France ». Après le désastre de la croisade, le « mèstre de drech » biterrois Maffre Armengaud, rédige la première encyclopédie connue dans laquelle il tente de sauver l’héritage des troubadours dans une oeuvre monumentale de 36 000 vers octosillabiques intitulée « Lo Breviari d’amor ». Durant tout le Moyen-Âge, l’occitan est la langue de toute une société, exprimée non seulement dans les textes littéraires, administratifs mais également dans l’usage courant pour correspondre, parler de médecine ou de religion. Les villes des pays d’òc avaient inventé en liberté les « consuls » édiles élues par les villes et pourvus de droits par des chartes écrites. Après la conquête française, elles furent parmi les premières à s’affranchir de l’autorité royale par la reconnaissance de droits propres aux consuls et par la signature de nouvelles chartes communales. Ces actes propres aux grandes villes du midi étaient écrits en occitan. Au TROBAR succédera une poésie mariale, dictée par les dominicains pour lesquels la Vierge Marie doit prendre la place de la « Dòna ». Il y aura également des « sirventés », poèmes satiriques et politiques tr-s engagés dirigés contre l’occupant français. En effet, la révolte des occitans continuera à s’exprimer au travers de poèmes très polémiques, contenant des paroles de résistance. La langue occitane resta le vecteur de cette pensée libre et résitante. Progressivement et au long des trois siècles suivants, la langue occitane fut reléguée au second rang tandis que la langue écrite, celle de l’administration, devenait la langue de l’envahisseur : le français.

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